Suite à un petit souci de mise à jour de Java sur mon ordinateur, je n’ai pour l’instant plus la possibilité de contribuer à OpenStreetMap avec le logiciel JOSM. Par conséquent, je suis forcé de réutiliser les outils de modification directement inclus dans le navigateur. Je me suis donc remis à l’usage de Potlatch 2, mais j’ai aujourd’hui procédé au test du nouvel outil de modification intégré au navigateur nommé iD.
Utilisation de coordonnées GPS
Avant de parler du test de iD, je vais rapidement revenir sur l’utilisation de coordonnées GPS sur des structures récentes qui ne sont pas encore répertoriées sur les cartes ou les images satellites. Comme je l’avais indiqué dans mon billet du 16 avril, j’ai testé cette méthode pour insérer les nouvelles structures de la gare de Besançon-Viotte sur OSM. Je passerai le fait que certains employés de la SNCF m’ont regardé un peu bizarrement à me voir aller d’un bout à l’autre d’un quai à une heure où il n’y avait aucun train en partance ou à l’arrivée. Mes observations couplées aux coordonnées GPS enregistrées et aux images satellites sur OSM qui datent d’une époque où les travaux avaient déjà démarrés m’ont permis d’insérer la voie F et son quai, ainsi que le parking nord de la gare, avec une assez bonne précision. Même si les coordonnées n’étaient pas précises au mètre près, elles le furent suffisamment pour avoir une bonne idée de la position et de la surface couverte par ces nouvelles structures. Le travail de terrain permet bien d’effectuer un travail plus précis que si on utilisait uniquement les images satellites anciennes en se fiant à une idée grossière pour carter les structures récentes.
L’outil iD
L’outil iD est le nouvel outil de modification d’OpenStreetMap, inséré depuis le 7 mai 2013. Comme Potlatch 2, il permet de modifier la carte OSM à partir d’images satellites, mais contrairement à son collègue qui utilise la technologie Flash, il utilise la technologie Java. iD dispose d’outils très intéressants qui permettent d’éviter certaines fausses manœuvres qui sont assez courantes avec Potlatch 2, notamment l’ajout d’un nouveau point non désiré. Avec iD, il faut désormais obligatoirement passer par un bouton nommé « point » ; ce même outil permet un ajout beaucoup plus intuitif de points isolés par rapport à Potlatch. Pour ajouter des lignes ou des polygones, les deux outils sont désormais indépendants (dans Potlacht, il faut former une boucle pour créer un polygone), ce qui rend la création beaucoup plus simple. Une particularité de iD est également l’existence d’un zoom minimal pour modifier la carte ; si votre zoom est trop faible par rapport à ce zoom minimal, la carte satellite apparaîtra juste et l’outil indiquera un bouton qui vous amènera directement vers le zoom minimal. Une autre qualité de iD est le zoom maximal de la carte satellite qui est plus élevé par rapport à Potlatch, ce qui permet d’effectuer des modifications plus fines. Enfin, iD est traduit en français, contrairement à Potlatch 2 qui encore majoritairement en anglais.
Défauts de iD
Malgré les progrès de iD par rapport à Potlatch 2, il présente cependant des défauts non négligeables qui peuvent être déterminants dans le choix de l’utilisation de ces deux outils. Un premier défaut est son poids graphique ; iD est beaucoup plus lourd que Potlacht 2, ce qui en fait un outil difficilement utilisable pour des ordinateurs disposant d’une capacité graphique limitée. Il est par ailleurs fortement déconseillé de consulter un site lourd (par exemple, un site utilisant la technologie Flash) et/ou d’utiliser des logiciels prenant beaucoup de mémoire RAM durant l’utilisation de iD (conseils à mettre déjà en pratique si vous utilisez Potlatch 2). Si iD est plus simple que Potlatch pour modifier physiquement la carte (ajouts ou modifications de lignes, de points ou de polygones), il est en revanche moins intuitif pour donner des attributs précis aux différents objets. En effet, iD permet d’indiquer les grandes catégories les plus courantes sur les objets, mais si vous voulez donner des propriétés ou des catégories un peu plus spécifiques, vous devrez directement utiliser les clés et les valeurs (ce qui correspond aux modifications avancées dans Potlatch 2). Cependant, iD présente l’avantage d’indiquer les deux modes de modification (simple et avancé) dans un même onglet, tandis que Potlatch les sépare en deux onglets distincts.
Un autre défaut assez important est que iD ne prend pas en compte les groupes de modification. Quand vous faîtes des modifications avec Potlatch ou JOSM, elles sont intégrées dans un même groupe de modifications qui reste ouvert aussi longtemps que vous travaillez. Avec iD, un clic sur le bouton « sauvegarder » correspond à un groupe de modification, quand sur les autres outils un groupe était constitué de plusieurs sauvegardes successives. Sur un travail en informatique, il est conseillé de sauvegarder régulièrement, mais si on suit cette règle indispensable sur iD, vous vous retrouvez avec une suite de groupes de petites modifications à votre nom dans l’historique là où les autres outils n’auraient indiqués qu’un seul groupe. L’avantage peut être de voir plus précisément comment la carte a été modifiée, mais présente le gros inconvénient de surcharger l’historique et dope le nombre de modifications de l’utilisateur.
Au final, iD est un outil qui est surtout destiné aux utilisateurs confirmés d’OSM, mais qui permet de faire une bonne transition entre Potlatch 2, plus adapté aux débutants, et les outils plus professionnels comme JOSM.